Dans un monde en perpétuelle mutation, les méthodes de management stratégique connues jusqu’alors semblent insuffisantes et, bien souvent, inopérantes. Bienvenue dans l’ère du mangement du futur !
Bon nombre d’entreprises et grands groupes ayant initié un projet stratégique sont déçus de ne pas récolter les fruits espérés par cette démarche de management. D’aucuns n’auraient pu prévoir la situation inédite de la pandémie planétaire du coronavirus par exemple. D’où l’intérêt du « management du futur », nouvelle démarche devenue incontournable pour anticiper - et mieux gérer - les événements imprévus. Qu’est-ce que le management du futur ? Quels sont ses fondements ? Quels sont ses apports pour les entreprises et les institutions ? Comment ça marche ? L’observation des différentes trajectoires des géants de la tech nous permet déjà d’apprécier la teneur de ce concept.
Les géants aux pieds d’argile
Alors que Google était encore une petite startup de la Silicon Valley en 1998, ATT (American Telephone & Telegraph Company) occupait la place de leader mondial des télécommunications, de la télévision par câble et de la gestion des données vocales et vidéo par internet. A son apogée, ATT employait un million de personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 300 milliards de dollars. Pour comparaison, Google a réalisé un peu plus de 110 milliards en 2019. ATT avait toutes les compétences techniques, les moyens humains et financiers pour devenir le Google d’aujourd’hui et peut-être même le dépasser. Pourtant, cette compagnie a été démantelée en 2005. Ce qui a fait la différence entre la réussite de Google et la faillite d’ATT ? leur vision du futur ! Dès ses premiers pas, Google avait une vision de l’internet du futur, alors qu’ATT avait une démarche incrémentale et cherchait à optimiser son activité en s’appuyant sur ses réussites du passé.
Prévoir l’imprévu
Ce qui est arrivé à ATT, à Kodak ou encore au géant Toys Rus qui a déposé le bilan en 2018, est susceptible de se reproduire pour les enseignes et grands groupes qui n’auront pas pris le bon virage et la mesure des menaces qui pèsent sur leurs activités futures. Les grandes mutations technologiques en marche, notamment avec le déploiement de l’intelligence artificielle, vont bouleverser nos activités et nos modes de consommation. D’où l’intérêt de « voir le présent avec les yeux du futur » ! C’est ce qui caractérise la démarche Backcast, développée en 2017 par l’agence Kayak afin de permettre à ses clients de prendre de la hauteur, d’adopter une véritable démarche de management du futur et de réinventer leur activité pour être en phase avec un monde en perpétuelle mutation.
Backcast, une démarche résolument tournée vers le futur
Backcast est une démarche prospective qui a pour vocation d’apporter de nouvelles solutions aux démarches stratégiques des entreprises et grands groupes, devenues inopérantes dans un monde où tout va trop vite et où la vision qui prévalait hier n’est plus d’actualité aujourd’hui. En effet, plusieurs entreprises qui avaient entamé un projet stratégique en 2015 à l’horizon 2020, ne comprenaient pas la démotivation de leurs troupes après une première année où tout le monde semblait tout feu tout flamme pour atteindre un objectif commun. L’explication ne tient pas à la méthode, mais à la vision de la direction qui n’était pas assez prospective. Pour cela, la démarche Backcast permet d’embarquer les collaborateurs d’une entreprise ou d’une institution pour un voyage dans le futur afin d’explorer les risques et opportunités des deux ou trois prochaines décennies. Plusieurs ateliers sont organisés avec l’animation d’une ou plusieurs équipes projet dans le but de définir une vision d’avenir qui deviendra la base du projet stratégique de l’entreprise ou de l’institution. La démarche permet aux différents acteurs économiques de réinventer leur activité pour faire face au déploiement de l’intelligence artificielle mais aussi d’anticiper des situations extrêmes, comme la propagation d’une pandémie ou le déclenchement d’une catastrophe naturelle. Pour chaque situation à risques imaginée par les participants, les équipes projet élaborent des manuels de procédures et d’anticipation. Ce qui permet non seulement d’éviter les angoisses face à l’inconnu, mais aussi de gagner du temps en appliquant d’emblée une gestion efficace de la situation.
Ainsi, en s’illustrant comme un simulateur d’exploration des « futurs probables », la démarche Backcast opère comme si les participants disposaient d’une « machine à remonter le temps » qui leur permet de s’y prendre autrement afin de choisir la bonne trajectoire pour construire un « futur souhaitable ».
Un nouveau type de management
De nombreuses études prospectives, notamment celle de l’Institut Future Today, dirigé par la futurologue Amy Webb, pointent l’accélération de l’évolution de notre monde et le décalage visionnaire de nos managers. Alors que jusque-là, tous les dirigeants s’organisent pour mener des réflexions stratégiques à moyen terme ou annuelles pour les plus assidus, aujourd’hui, il est fortement conseillé aux managers de regarder autour d’eux et de prendre des décisions stratégiques incrémentales chaque jour. Ainsi, hormis les workshops Backcast qui devraient remplacer les séances de brainstorming classiques et permettre de développer une culture d’intelligence collective dans les entreprises et les institutions, le management du futur doit se traduire par une attitude managériale chez les décideurs pour enrichir leurs soft skills. Car, comme nous l’a si bien enseigné Albert Einstein, « la folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».
Pour en savoir plus sur la démarche Backcast, www.backcast.fr
Cet article est basé sur des extraits du livre « Intelligence positive et management du futur », publié aux éditions pomdam, mars 2020. En précommande sur www.pomdam.fr
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